Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES QUATRE SERGENTS DE LA ROCHELLE 227

régiment, mais de disposer les esprits à briser, quand le temps serait venu, le joug humiliant sous lequel on voulait courber l’armée. »

Le surlendemain, 13 mars, Goubin fut consigné à la salle de police. Le 14, Pommier fut consigné à son tour. Ces mesures, qui n’avaient pas trait à la réunion du Zion d'Or, effrayèrent cependant Goupillon. Hésitant, pleurant, éperdu, après deux jours de luttes, et poussé par le sergent-major Choulet, il alla trouver le colonel et lui livra, avec le secret du complot, les noms de ses camarades (19 mars).

A l'appui de cette confession verbale, il laissa entre les mains du colonel une note que celui-ci lui fit rédiger. Cette note était ainsi conçue :

« D’après tous les serments que l'on me fit prêter sur un poignard, ma conscience m'engage cependant à révéler tout ce qui se trame contre la dynastie royale. Dimanche dernier, Pommier, sergent-major, membre de la commission des carbonari, vint aussitôt après la parade nous prévenir de nous tenir prêts, parce qu'il devait arriver le député et le commissaire avec lesquels il fallait se concerter pour que le lendemain, sur les quatre heures ‘du matin, les carbonart pussent s'assurer des hommes dont ils sont bien sûrs dans leurs compagnies respectives,

afin d’arborer la cocarde tricolore et de s'emparer du P