Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LA BIDASSOA (1823) 253

Depuis quelques mois, des commissaires parcouraient la France avec des instructions différentes : les uns s’appliquaient à recommander Lafayette à la confiance de leurs concitoyens, les autres à le perdre dans l’opinion publique. »

C'en était fait de la période d'action de la fameuse société, Elle ne fut plus que le noyau d'autres sociétés secrètes, plus restreintes, destinées à agiter les premières années du règne de Louis-Philippe.

Aussi bien, avec le temps les luttes politiques allaient-elles changer de caractère. Les libertés parlementaires firent abandonner les complots, et le jour nal devint une arme plus redoutable que le poignard symbolique.

En outre, la Charbonnerie tirait son principal appui de l’armée. Or, cet appui, elle le perdait.

C'est l’armée qui avait le plus souffert, depuis 1820, des rigueurs du gouvernement. Aux tracasseries de la police, aux mises en réforme, à l’emprisonnement, elle avait vu succéder les condamnations capitales. Et dans quel intérêt ? Le sien, ou celui des civils dont elle servait les ambitions et les rancunes ?

Si les ventes particulières repoussaient la tutelle onéreuse ou maladroite de la Haute vente, l'armée avait également assez des suggestions du dehors. «On

ne frappe que nous seuls, disaient les soldats ; tous 45