Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LA BIDASSOA (1823) 255

pour en relever l’agriculture, l’industrie et le commerce. L'armée ne recevait plus de solde depuis quelques années : elle manqua bientôt de vêtements, de chaussures, et même de pain. Elle ne vivait que des aumônes et des soupes des couvents, restés riches

._ au milieu de la détresse générale. La marine était à ce point ruinée que le roi fut forcé d'acheter de vieilles frégates à la Russie pour transporter des soldats en Amérique. Car au délabrement intérieur s'était ajoutée la révolte des colonies.

Le mécontentement n’était nulle part plus vif que dans l’armée. Celle-ci était d’ailleurs travaillée par la franc-maçonnerie qui était d'importation française, comme la Charbonnerie, chez nous, fut d’importation italienne.

La franc-maçonnerie était très répandue dans nos régiments de l’Empire, et, comme je l’ai montré ailleurs, plusieurs sociétés secrètes, entre autres celle des Philadelphes, onttiré leur principale force de l’organisation maçonnique (1). Nos régiments ont propagé la maçonnerie en Italie, particulièrement dans le royaume de Naples. Ils l’ont introduite en Espagne.

(x) Les Complots militaires sous le Consulat et l'Empire. (La conspiration Malet.)— Voir dans les Mémotres du général Thiebault, en cours de publication, la fondation d’une loge ma-

çonnique à Salamanque par le colonel Lacuce, et l’affiliation de plusieurs Espagnols, & 11, ch. 8.