Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

256 LES COMPLOTS MILITAIRES

Ils avaient fondé des loges dans les villes qu'ils avaient occupées. Ces loges, recrutées dans les professions libérales, survécurent à notre départ. Après la restauration de Ferdinand VII, elles se transformèrent en associations politiques sous la direction d’un comité supérieur. Ellesavaientinspiréles premiers complots qui éclatèrent dans l’armée contre le déplorablegouvernement de Ferdinand : ceux de Porlier, de Lascy, de Vidal, qui furent punis de mort. C’est elles encore qui suscitèrent le pronunciamiento de 1820, qui fut plus heureux.

Il avait été préparé parmi les troupes rassemblées autour de Cadix et destinées à l’Amérique, par le lieutenant-colonel Quiroga et le chef de bataillon Riego. Plusieurs des officiers ayant commis l’imprudence de s’en ouvrir au général de l’Abisbal (O’Donnel), gouverneur de Cadix, furent arrêtés, et dans le nombre Quiroga. Riego dut agir seul (x).

(1) Riego y Nuñes (Rafael del) était né en 1785, près d’Oviedo (Asturies),d’une famille noble et recut une éducation soignée.

Officier au régiment des Asturies, il servit contre nous pendant la guerre de l'Indépendance. Fait prisonnier, et envoyé en France, il y étudia notre langue et se laissa gagner aux idées libérales. Capitaine en 1814, chef de bataillon en 1819, son avancement fut rapide après 1820. Successivement colonel, brigadier général, capitaine-général de l’Aragon, il fut élu député des Asturies en 1822, et président des Cortès, le 7 février 1823. Après avoir joui d’une immense popularité, il fut victime de la réaction royaliste, et pendu à Madrid le 7 novembre 1823.

Quiroga (Antonio) était né en Galice en 1784, et put y mourir tranquillement en 1841, après une vie encore plus agitée que celle de Riego.