Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LA BIDASSOA (1893) 989

lerefuge des proscrits de Naples, du Piémont, de France, débris des insurrections comprimées et des complots découverts; en revanche, de nombreux royalistes espagnols chassés par les réformes libérales, hommes d’État, évêques, moines de toute couleur, s'étaient retirés en France. Ces réfugiés étaient en correspondance avec les royalistes de Paris, dont ils recevaient des subsides et des encouragements. Ils avaient formé à Bayonne une junte apostolique qui prétendait diriger les résistances à la Révolution. Enfin, ïls soudoyaient des bandes de partisans, soldats déserteurs, moines, paysans, contrebandiers, qui, sous le nom d'armée de la foi, pénétraient sur le territoire espagnol. Unede ces bandes, conduite par le moine AntonioMaranon, dit le Trappiste, s’empara par surprise de la place d'Urgel et massacra la garnison (21 juin 1822).

Cette nouvelle amena à Madrid de nouveaux désordres. Les Cortès travaillaient alors à licencier une partie de la garde royale, troupe inutile, d’esprithostile et d’un entretien coûteux . Le 30 juin, six bataillons de cette garde se soulevèrent aux cris de Vive le rot absolu, massacrèrent un de leurs officiers, Landabusu, connu pour ses sentiments constitutionnels, et prirent position hors de la ville. Ils ÿ rentrèrentle 7 juillet, pour marcher sur le palais royal, et

supprimer la Constitution. Mais ils furent accueillis