Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

258 LES COMPLOTS MILITAIRES

de renoncer à l’absolutisme et de revenir à la Constitution qu'il avait supprimée (Q mars 1820).

Des élections eurent lieu sur tous les points de l'Espagne, et les Cortès se réunirent. La besogne était immense. Les nouveaux ministres qu'avait dû prendre Ferdinand VII, et qu'il était allé chercher au bagne — où il les avait envoyés en 1814 — s’y employèrent avec dévouement. Mais ils furent bientôt attaqués et par les partisans de labsolutisme (les serviles) et par les radicaux (exaltados) qui trouvaient qu'on n'allait pas assez vite, et dont Riego était un des chefs.

A la faveur de ces divisions, le parti absolutiste reprit confiance, et poussa le roi à entraver l’œuvre de réforme constitutionnelle.

Un fléau terribles'ajoutaà ces difficultés politiques. A la fin d'août 1827, un bâtiment, arrivé de Cuba, apporta à Barcelone la fièvre jaune. Elle y fit durant plusieurs mois d’affreux ravages, et dans la ville même enleva près de vingt mille personnes. Tarragone et Tortosa furent également éprouvées. Le gouvernement français, pour prévenir la contagion, plaça sur les Pyrénées un cordon sanitaire formé par des troupes.

La présence de ces troupes, que l’opposition libérale en France signala comme une menace d’intervention, enhardit les émigrés espagnols,

Tandis que l'Espagne était devenue, depuis 1820;