Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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la conciliation. Elle lui fut reprochée par une adresse dela Chambre qui amena sa chute (15 décembre 1821).

Le parti royaliste attendait mieux du ministère Villèle qui lui succéda. Mais M. de Villèle, malgré ses attaches avec la Congrégation, n’était pas favorable à une intervention militaire. Sans parler des dépenses inévitables d’une pareille entreprise, qu'arriverait-ilsi l'Espagne se soulevaitcontre nous comme elle s était soulevée contre Napoléon? Et enfin était-il prudent de nous engager dans la Péninsule, quand l'insurrection de la Grèce menaçait de rouvrir la question d'Orient?

La Sainte-Alliance réunità Vérone un congrès chargé de délibérer sur les affaires d'Espagne et sur les moyens d'y comprimer la Révolution(octobre 1822). M. de Montmorency, ministre des affaires étrangères, y représentait la France. Il manqua aux instructions formelles de M. de Villèle. Il laissa espérer aux puissances que la France se chargerait de rétablir l’ordre dans la Péninsule. Il fut rappelé. Il donna sa démission, le 25 décembre, et fut remplacé par Chateaubriand. Celui-ci semblait devoir marcher d'accord avec M. de Villèle. Mais sa vanité personnelle, les instances de ses amis de l’extrême droite, et ses vues politiques le poussèrent à l'intervention. Avec la hauteur de son génie, Chateaubriand voyait plus loin que

M. de Villèle avec son bon sens. Il voyait, dans une