Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LA BIDASSOA (1823) . 263

guerre avec l'Espagne, l’occasion inespérée de mener le drapeau blanc à la victoire, de donner à la monarchie un peu de cette gloire militaire qui avait accablé l'Empire, et de réconcilier ainsi l’armée avec la Restauration. Et l’avenir lui donna raison.

En dépit de M. de Villèle, del’oppositionlibéraleetde l'opinion publique, sous la pression de l’extrème-droite, il fallut arriver à l’intervention. Une note comminatoire des puissances au gouvernement espagnol fut écartée avec une fière énergie par le ministre des aftaires étrangères, le colonel San-Miguel, et les ambassadeurs furent rappelés (9 janvier 1823) (1).

La session de 1823 fut ouverte par un discours de Louis XVIIT, qui fit éclater la joie des royalistes (28 janvier).

Après s’être félicité, dans la première partie de ce discours, de l’action de la justice qui avait mis fin

(1) San-Miquel (Evariste), né à Gijon (Asturies) en 1785, sol-

dat, écrivain, homme d’État, une des figures les plus originales de ce temps.

Volontaire au 1* régiment d'Aragon en 1805, lieutenant en 1807, capitaine en 1808, combattit bravement contre nous, fat pris et envoyé en France. ‘

Compatriote de Riego, il s’associa au mouvement de 1820, Cest lui qui écrivit, à Algeciras, la chanson qui fut mise en musique par un musicien de 17 ans (Huerta), et qui fut chantée par toute l'Espagne, ‘dont elle est devenue comme la Marseillaise, sous le nom d'Æymne de Riego.

Journaliste à Madrid, député des Asturies, ministre, nous le retrouverons soldat sous Mina et proscrit en Angleterre. Il revint d’exil pour être plusieurs fois ministre, et finir duc, grand d’Espagne, etc., sous le règne d'Isabelle 11, en 1862.