Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LA BIDASSOA (1823) 271

La concentration des troupes au pied des Pyrénées, en rapprochant les griefs épars dans tous les rangs, offrait à un soulèvement militaire beaucoup plus de chances que celles qu’on avait jusqu'alors fondées sur quelques bataillons isolés.

Les circonstances étaient d’autant plus favorables que l’expédition était mal vue du pays et surtout de l’armée. Sur le chemin que suivaient les régiments pour gagner la frontière d'Espagne, ils étaient entourés des manœuvres les plus dangereuses qui les provoquaient à la révolte et à la désertion (1). La guerre était impopulaire. On allait la faire pour des moines contre la liberté. Telle était l’opinion courante des cabarets et des chambrées. C’est elle qui suggérait à Paul-Louis Courier la proclamation qui parut à Bruxelles, sans nom d'auteur mais dans laquelle on reconnaissait son ironie mordante et travaillée. « Soldats, vous allez rétablir en Espagne l'ancien régime et défaire la révolution.

« Les Espagnols ont fait chez eux la révolution, ils

doncourt, dont les notes offrent plus d'intérêt que le texte même : Quinze années d'un proscrit. 4 vol. in-8, 1835, Voir t. 1 (notes). Nous aurons l’occasion de parler plus loin de l’auteur,

(1) Arch. Nat., fonds cité, 6937 et 6978.—(Manœuvres employées pour détourner de leurs devoirs les corps qui se rendent à l'armée d'Espagne.) — Rapports des préfets, des maires, de la gendarmerie et de la police.

Arch. de la guerre. Corresp. gén. — Février-mars 1823,