Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

270 LES COMPLOTS MILITAIRES

contre l'Espagne, le parti libéral ne restait pas inactif. Depuis l’avortement des complots de 1822, la lutte avait changé de théâtre. Elle avait passé en Espagne. Une entente concertée entre la révolution de Paris et celle de Madrid paraissait le meilleur moyen de les faire triompher l’une et l’autre. Le parti libéral avait songé à accréditer auprès des Cortès un agent secret et sûr qui imposât par son expérience au gouvernement espagnol et lui suggérât d’utiles conseils.

Son choix s'était porté sur Benjamin Constant, qui n’était plus député. Mais celui-ci n'était pas riche. Il fallait à son déplacement assurer un traitement honorable. Malgré la fortune dont disposait le parti,on ne trouva pas la somme nécessaire. Comme le dit Lamartine, les libéraux achetaient avec économie leur popularité même, et ils dépensaient plus facilement pour leur cause leurs discours que leur fortune.

On s’adressa au duc d'Orléans, qui refusa. Constant resta à Paris.

Aussi bien, les Espagnols n'auraient pas accepté de conseils. C’est d'eux, au contraire, que vint le projet d’un pronunciamiento analogue à celui de ('adix, et de ce qu’on appelait alors une Quirogade. (l'était là une conception toute espagnole (1).

(1) C’est ce qui ressort du livre peu connu du général de Vau-