Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives
308 LES COMPLOTS MILITAIRES
Corogne. Il arriva devant la ville, le 15 juillet. Elle était bloquée du côté de la mer par une escadre française. Les hauteurs de Sainte-Marguerite, défendues en 1809 par les Anglais etque des Anglais contribuaient encore à défendre en 1823, furent attaquées avec vigueur par le 7° de ligne et enlevées (1). Les Espagnols reculaient et nostroupes approchaïent des murs quand elles virenttout à coup se dresser devant elles un drapeau tricolore autour duquel se serraïent deux ou trois cents hommes. Des interpellations — en français — partent des deux rangs opposés. Après un moment de surprise, le 7° de ligne s’élance à la baïon-
nette, et s'efforce de saisir le drapeau proscrit. Les
réfugiés l’arrêtent par une fusillade bien nourrie, les
repoussent et permettent aux Espagnols de reprendre
les positions abandonnées. Mais l'affaire avait été
(2) « Le 7° léger, à la tête duquel était M. de La Rochejaquelein, a fait des prodiges de valeur. Il a escaladé dés rochers presque inaccessibles dont dépendait le sort de cette journée, qui m'ont rendu maître des hauteurs où l’ennemi s’était retranché. Parve= nus au sommet, les soldats du 7°, guidés par ce brave général, ont couru sur les ouvrages qui ont été aussitôt enlevés. La précipitation a forcé l'ennemi à nous laisser ses munitions de guerre et de bouche ; plusieurs caissons et 3 bouches à feu sont restés en notre pouvoir. On m'assure que Wilson est dans cette place ainsi que plusieurs transfuges français. Je serais porté à le croire par la vigoureuse résistance que j'ai éprouvée, et l’acharnement de la défense. Etc. » (Rapport de Bourke. Au bivouac, devant La Corogne, 15 juillet.) Arch. Guerre. JZbid., juillet 1823. Bourke ne parle pas du drapeau tricolore, et ses soldats imitérent plus tard sa discrétion.
L.