Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

CHAPITRE II

L’insurrection de la Tribune.

Gouvion Saint-Cyr n'avait que trop raison, lorsque, dans le beau discours du 26 janvier 1818, il montrait en présence deux nations, deux armées, qu'ils’était efforcé pour sa part de réconcilier. A côté de l’armée régulière, bien pourvue, entourée d'honneurs et de caresses, choyée des grands et bénie par l'Église, il y en avait une autre, pauvre, honnie, tracassée par la police, et comme exilée dans son propre pays. L'une était l’armée du roi; l'autre, qui regardait de travers la cocarde blanche, semblait rester, malgré tout, l’armée de l'Empereur : c'était l'armée des officiers à la demi-solde.

D'après un état publié par les soins du ministrede. la guerre, à la fin de 1817, et distribué aux députés, il y avait alors 15.639 officiers à la demi-solde, à savoir : dans l'état-major général, 996 ; dans l’infan- ” terie, 10.904; dans la cavalerie : 3.256; dans l’artil-

lerie, 4og; dans le génie, 74; auxquels il convenait