Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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d'ajouter 2.779 hommes de la gendarmerie (1).

La plupart de ces officiers provenaient du licenciement de 1815. Beaucoup avaient été réintégrés par Gouvion ; mais, grâce aux épurations de son successeur, leur nombre étaitresté lemême. Ils conservaient la propriété de leur grade, et les deux tiers des emplois vacants devaient leur revenir, par droit d’ancienneté. Cependant ils n'obtenaient rien ; ils étaient mis à la retraite d'office, dès qu'en sonnait l'heure, et leur dénuement pécuniaire s’accroissait de vexations de tout genre.

D'abord, ils étaient astreints à une résidence fixée par le ministre de la guerre.

Beaucoup auraient voulu vivre à Paris. C'était là, ou dans les environs, que vieillissaient leurs anciens chefs, tombés comme eux en disgrâce, et dont la maison et la bourse leur restaient ouvertes, à défaut d’un patronage désormais impuissant. Masséna, le plus illustre de tous, leplus grand homme de guerre, après l’autre, le héros de Zurich, de Gênes et d’Ess-

ling; Masséna, victime d’un injuste oubli, vivait

(1) « Etat général des officiers en demi-solde, dressé par ordre du ministre secrétaire d'Etat de la guerre, conformément à l’article 35 de la loi du 25 mars 1817 sur les finances. 1 octobre

:18:17.» Imprimerie royale, grand in-4°.

11 est dressé par ordre alphabétique dans chaque arme. Les observations portent sur l’époque de l’entrée au service, la durée du service, les motifs de la concession de la demi-solde, le lieu de résidence.