Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives
- L'INSURRECTION DE LA TRIBUNE 43
triste et malade à Rueil, où il acheva de s’éteindre, en 1817. Mais ses funérailles furent une imposante manifestation de l’ancienne armée. Augereau, bourru, vantard et médiocre, mais admirable soldat et camarade excellent, mourut à son tour, en 181g (1). Davout restait, disgrâcié lui aussi; mais dans sa terre de Savigny-sur-Orge, il aimait à traiter ses compagnons d'armes ; et ces réunions où le langage d'autrefois se donnait carrière, où s’échangeaient les souvenirs des victoires passées, prenaient parfois des airs de conspiration qui alarmaient la police.
Leurnombre, leursrelations, leurs allures rendaient les officiers à la demi-solde dangereux à Paris. Il importait de les disséminer. Pendant la première
Restauration, Soult les avait renvoyés dans leurs pays d'origine. Telle avait été la cause de ses débats avec
le général Exelmans, qui refusait de s’exiler à Barle-Duc, et qu'il fallut faire enlever de chez lui par la gendarmerie.
Il en fut de même au lendemain de Waterloo. Le général Maison, qui avait suivi le roi à Gand, et qui reprit le 8 juillet le commandement de la 1" division militaire (Paris), se signala par une activité po-
licière dont il revendiquait tout l'honneur. Dans un
(1) Voir dans les Mémoires de Marbot (t. IT) un intéressant chapitre sur Augereau, avec les preuves de sa générosité et de son bon cœur.