Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives
L’INSURRECTION DE LA TRIBUNE 49
sir l'actualité et à la porter sur le théâtre. On y entendait surtout Martainville, le plus fougueux champion de la légitimité, le fondateur du Drapeau Blanc (1819).
Au contraire, le Café Lemblin, dans la galerie de Chartres, était celui des libéraux. On rencontrait là, le soir, Cambronne, Fournier-Sarlovèse, le colonel plus tard général Dulac, Sauzet, Barbier-Dufay, Simon-Lorière, ete. Avec le café Montansier, le café Lemblin se partageait cette clientèle militaire qui ne lisait que la Minerve, et, quand elle eut disparu, le Constilutionnel.
C’est également au Palais-Royal que se trouvaient les principaleslibrairies du temps, Ladvocat, Corréard, Dentu, Delaunay, Barba, Ponthieu, Gosselin, dont quelques-unes, celles de Ladvocat et de Corréard, avaient la spécialité des publications militaires et attiraient les officiers de l’ancienne armée (1).
Dans les départements, les officiers à la demi-solde
(1) Ladvocat fut le plus célèbre de ces libraires. Il avait d’abord fondé un cabinet de lecture qu’il avait cédé à un ancien officier amputé du nom de Gauthier. Sa première publication fut un opuscule en vers d’un sous-lieutenant de l’ex-garde : Zmploi de ma demi-solde ou Budyet d’un sous lieutenant en exspectative, qui eut un succès considérable. Il édita ensuite une notice sur le Champ d'asile, 1820. — C’est chez Corréard que fut publié, pendant plus d’un demi-siècle, le Journal des sciences militaires des armées de terre et de mer (1825-1883), »12 volumes in-8. — Il est sorti de ces librairies, avec beaucoup de
Memoires intéressants, de nombreuses compilations médiocres ou suspectes.