Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

52 LES COMPLOTS MILITAIRES

allées et venues étaient fréquentes, et on y mesurait de jour en jour, on y exagérait volontiers les progrès de l'impopularité des Bourbons.

« C’est ainsi, dit Pasquier, qu'à côté des réfugiés était venue s'établir en Belgique, surtout à Bruxelles, une émigration volontaire, libérale ou impérialiste. Bien qu'elle ait eu de moins graves conséquences, elle n'a pas été dans son genre plus raisonnable que ne l'avait été, vingt-cinq ans auparavant, celle de Coblentz. Comme au temps de Coblentz, il fut de bon air, parmi les bonapartistes, de courir à Bruxelles, comme s'ils avaient eu à se mettre à l’abri des plus graves persécutions ; là, ils avaient au moins la joie de parler librement, d'exprimer leurs regrets, leurs espérances. » (Mémoires, t. 1V.)

C'est de Belgique que partit une tentative d’assassinat, peu sérieuse d'ailleurs, contre Wellington, alors à Paris (11 février 1817). Elle avait pour auteur un nommé Cantillon, ancien sous-officier de hussards, qui fut arrêté, et pour complice présumé un ancien auditeur au Conseil d'État, Marinet, réfugié à Bruxelles, et dont il fallut demander l’extradition au gouvernement belge. Grâce à ces lenteurs, l'arrêt ne fu rendu par la Cour d'assises qu’au mois de mai 1819. Les deux accusés furent acquittés.

Ce qui donne quelque intérêt à l'incident, c’est que

Napoléon, dans le quatrième codicille de son testa-