Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

L'INSURRECTION DE LA TRIBUNE 53

ment (art. 5), légua 10.000 francs à Cantillon, « qui a, écrit l'empereur, essuyé un procès comme prévenu d'avoir voulu assassiner lord Wellington.Cantillon avait autant le droit d’assassiner cet oligarque que celui-ci de m'envoyer sur le rocher de Sainte-Hélène».

C’est en Belgique également que furent conçus des projets singuliers qui disposaient de la France sans tenir compte de l’Europe ni de la France même. Ce n’était ni plus ni moins que le renversement des Bourbons au profit de la maison d'Orange, et la réunion de la Belgique à la France, comme don de joyeux avènement d’un prince étranger et protestant.

Le prince d'Orange, fils du roi des Pays-Bas, avait combattu contre nous à Waterloo, avec une valeur qui l’avait signalé à l'estime de la coalition. Il était devenu le beau-frère de l’empereur Alexandre en épousant la grande-duchesse Anne de Russie. Actif et ambitieux, il se laissa aller, comme Bernadotte en 1814, à l'espérance de remplacer les Bourbons.

C'est lui-même qui en parla à un réfugié français en 1817 (1). Son plan était simple. Les troupes étrangères d'occupation comptaient, dans nos départements du Nord, plusieurs régiments belges, ainsi qu'un corps nombreux de troupes russes, sous le comman-

dement du général Woronzoff. D

(1) Vaulabelle, t. 1v, ch. 6.