Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

L'INSURRECTION DE LA TRIBUNE 59

cation soignée, il avait à peiné seize ans quandil était parti pour la frontière du nord menacée par l’invasion étrangère. Lieutenant d'artillerie, il avait été arrêté par ordre de Lebon, et jeté en prison à Cambraï. Il fut sauvé par le 9 thermidor.

Général à trente-deux ans, en 1807, il s'était surtout signalé dans les guerres de la Péninsule dont il avait entrepris le récit, malheureusement inachevé. Il avait servi en Portugal sous Junot, puis sous Masséna. Après Salamanque et la blessure de Marmont, il avait conduit la marche sur l'Ébre. Après Vittoria, il avait couvert encore une fois la retraite. Louis XVIII l'avait fait inspecteur général de l’infanterie, et il était resté à l'écart pendant les CentJours. Mais devant l'invasion il avait couru à Waterlo. 11 y reçut sa quinzième blessure.

Réduit à l’inactivité, après la deuxième Restauration, 1l s'occupait de ses travaux historiques lorsque les électeurs de l’Aïsne l’envoyèrent à la Chambre des députés (novembre 1819).

Député, il parut dès le premier jour à la hauteur de ses nouveaux devoirs. Adversaire loyal, combattant à visage découvert, étranger aux conspirations dont on lira plus loin le récit, il apportait à la tribune, avec une vie privée irréprochable, avec une parole élégante et sonore, les plus brillantes facultés

de l’orateur.