Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

58 LES COMPLOTS MILITAIRES

1813, quand on était las de la guerre, chantait l'Empire dès qu’on n’en sentait plus le poids, et le peuple chantait avec lui le Vieux Sergent (1815), le Champ d’Asile (1818), les Enfants de la France (1819) et surtout le Vieux Drapeau (1820).

Il est caché sous l’humble paille

Où je dors pauvre et mutilé,

Lui qui, sùr de vaincre, a volé

Vingt ans de bataille en bataille.

Chargé de lauriers et de fleurs,

Il brilla sur l’Europe entière.

Quand secouerai-je la poussière

Qui ternit ses nobles couleurs ?

Enfin Charlet et Raffet achevaient de rendre populaires les grognards, par contraste avec ces troupes nouvelles, tout de blanc habillées et qui suivaient les processions.

Voilà pourquoi, dans les rangs de la gauche, la popularité s’attachait surtout aux généraux.

L'opposition militaire est restée personnifiée dans

[ le général Foy, car aucun autre ne réunissait à un égal degré l'éclat des services, l'intégrité du caraotère et le talent oratoire (1).

D'une famille de bonne bourgeoisie et d’une édu-

(x) Foy, nè à Ham (Somme), en 1775.1Député de 1819 à 1825 Mort à Paris, le 28 nov. 1825. Sa mort fut un deuil national. Une souscription ouverte en faveur de sa veuve et de ses en= fants produisit un million en quelques jours. Ses Discours ont, été publiés en 1826, 2 vol. in-8, et son ÆHistoire de la querre de la Péninsule parut en 1827, 4 vol. in-8e.