Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

L'INSURRECTION DE LA TRIBUNE 57

génie que sur les champs de batailles. Ce n’était pas le Code Napoléon, qui consacrait tous les principes de la Révolution anéantis dans le gouvernement. Ge n'étaient pas ces grands travaux qui contribuaient au progrès et au bien-être des peuples : les Alpes traversées, des canaux ouverts, l'Italie, la Hollande, la Dalmatie, vingt peuples soumis et transformés par nous.

Ce que l’on vantait, ce n’était pas cette œuvre ne vraiment glorieuse et la seule durable;

’était la guerre; ce que l'on rendait populaire, c'était : sabre ; et l'idéal qu’on offrait à la France, humiliée par les Bourbons, c'était celui où étincelait la baïonnette, dans les plis du drapeau tricolore, sous l'aigle de la Grande Armée.

Et toute la littérature libérale s’y mettait. L’histoire, avec les souvenirs militaires, les mémoires des généraux, la collection des Victoires et Conquêtes ; le théâtre, avec l'invasion des colonels au Gymnase, et les pièces de Scribe, comme Michel et Christine, où le vieux militaire apparaissait paternel, vertueux et sensible; le pamphlet, avec Paul-Louis, qui avait été l’artilleur le plus indiscipliné, et qui avait détesté l'Empire, mais qui, en haine des « cagots », devenait bonapartiste; la poésie, la poésie surtout, avec Béranger.

Béranger, qui avait célébré le Ror d'Yvetot, en