Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

L'INSURRECTION DE LA TRIBUNE 63

les rangs de la garde espagnole. « Les Anglais, ditil, quand ils tiraient sur eux, ne regardaient pas s'ils avaient la cocarde rouge ou la glorieuse cocarde tricolore.. » Et comme la droite protestait : « Oui, Messieurs, la glorieuse cocarde tricolore! »

C'en était assez pour faire oublier la pétition et déchaîner la tempête. La droite et la gauche échangeaient les invectives; la droite, avec MM. Dudon, de Castelbajac, de Marcellus; la gauche, avec Constant, Manuel, le général Tarayre.

Quand le silence fut quelque peu rétabli, Foy redemanda la parole, et déclara n’avoir parlé de la cocarde tricolore que « dans son rôle historique ». «La cocarde blanche, dit-il, est désormais la cocarde du devoir. » Et il ajoutait, avec un grand bonheur d’expression : « Mais s’il arrivait que des considérations de haute politique et de haute sagesse, qui peuvent bien ne pas échapper à l'auteur de la Charte, le déterminassent un jour à revenir aux couleurs du éemps national, ce ne seraient pas les ombres de PhilippeAuguste et de Henri IV qui s’indigneraient de voir les fleurs de lis de Bouvines et d’Ivry sur le drapeau d'Austerlitz. »

Le21 du mêmemois, la Chambre examinait une nouvelle pétition, celle d’un capitaine de cavalerie à la demi-solde, qui se plaignait d’avoir été mis à la

réforme sans traitement, et reprochait au ministre de