Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

6 LES COMPLOTS MILITAIRES

tachaient à la monarchie. Officier de l’ancien régime, colonel de l'Empire, maréchal de camp de Louis XVIII, le marquis de Thiard croyait avoir à se plaindre des Bourbons. Député de Saône-et-Loire, de 1820 à 1848, il siégea, sous la Restauration, dans les rangs du parti libéral, où se rencontraient d’ailleurs ‘avec lui les Voyer d’Argenson et les Sainte-Aulaire.

C’est grâce à ces députés militaires que l'opposition libérale prit un caractère tout particulier. Elle n’était pas seulement, comme l’entendaient Lafayette, B. Constant, Manuel, Chauvelin, de Corcelles, d’Argenson, et les civils, la lutte des libertés garanties par la Charte contre les passions renaissantes de l’ancien régime. Les généraux la portaient constamment sur un autre terrain, et ce qu'ils remettaient en présence, c'était surtout deux armées et deux drapeaux.

Les occasions d’ailleurs s’offraient chaque jour.

Le 7 février 1821, la Chambre avait à examiner une pétition d'anciens officiers qui avaient servi en Espagne sous le roi Joseph et qui réclamaient le payement d’un supplément de solde arriéré. La commission appuyait le refus du ministre de la guerre et proposait l’ordre du jour, sous le prétexte que le gouvernement n'avait pas à payer les dettes du roi Joseph.

Foy défendit la pétition. Il allégua qu'en réalité

c'était la France que les officiers avaient servie dans