Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives
68 LES COMPLOTS MILITAIRES
ties de la gauche. Le général Foy : « Vous parlez là du plus honnête homme de France, d’un des meilleurs officiers de l’armée. C’est une infamie ! »
Sans s’'émouvoir, l’orateur de la droite citait encore les généraux Vandamme, Lamarque, Piré, et quand il arrivait à quelques autres qui avaient figuré dans le procès du duc d'Enghien, il s’écriait dans un mouvement pathétique : « Dernier rejeton du héros qui commandait à Fribourg et à Rocroy, c’est au nom de la valeur et des vertus guerrières qu'on vient demander aujourd’hui des récompenses pour tes assassins, Barois, Bazancourt et le comte Hullin, celuici un des héros de la Bastille !… N'est-ce donc pas assez d’avoir épargné aux créatures de Bonaparte le paiement des frais de la guerre que la plupart d’entre eux ont suscitée à la France, sans ajouter encore à cette amnistie des récompenses absurdes? Le projet de loi. n’est qu'une nouvelle concession des ministres à la Révolution où à leur penchant pour elle; l'état qu'ils y ont joint est une insulte pour la Chambre...» L’extrême droite avait applaudi, par moments, à cette frénétique harangue. Mais toute la gauche était soulevée de fureur (23 mai). Le lendemain, Manuel et M. de Sainte-Aulaire, député du Gard, y répondirent. Le surlendemain (25 mai), Foy trouva l’occasion de