Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

L'INSURRECTION DE LA TRIBUNE 67

Drouet, comte d’Erlon; c’est Lefebvre-Desnouettes, qu'il suffit de nommer, c'est Ameilh, Brayer, Gilly, tous compris dans cette même ordonnance. »

Des cris d’indignation et de colère éclataient sur les banes de la gauche, pendant que l'orateur citait ces noms qu'il semblait désigner à une proscription nouvelle. Il n’en continuait pas moins. Il alla jusqu'à citer Mouton-Duvernet. — « Mais il est mort! lui cria-t-on. Il a été fusillé! Ne le savez-vous pas? Interrogez l’exécuteur des hautes-œuvres. »

M. Duplessis de Grenedan allait toujours : « C'est encore le lieutenant-général Clausel. Députés de Bordeaux, dites si c’est à tort que le roi avait banni celui ci! (x) C’est encore le baron Debelle, désigné dans l'ordonnance et mis en jugement. C’est le baron Darricau, commandant des fédérés dans les Cent-Jours ; c’est le comte Delaborde, lieutenant-général; c'est Exelmans, dont toute la France connaît les titres aux bienfaits du roi ; c’est Maret, duc de Bassano; c’est Miollis, comte, lieutenant-général, dont les services à Rome ne sont que trop connus. »

À ce nom, nouvelles clameurs de protestation par-

haut. On a vu à quoise réduisait la tentative des Lallemand, en mars 1815, ch. 1.

(:) Clausel avait empêché la duchesse d’Angoulème de soulever Bordeaux, lors du retour de Napoléon, et l'avait forcée de quitter la ville. 11 n'avait pas été banni, il avait été condamné à mort, par contumace,