Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives
66 LES COMPLOTS MILITAIRES
de l'Aveyron : « Ces dotations, dit-il, étaient des fiefs donnés par la victoire, la victoire les a ôtés.… Vassaux de Bonaparte, n’avons-nous pas assez payé vos titres par le sang de nos enfantsque vous meniez enchaînés à vos armées, après avoir livré nos propriétés au pillage de vos colonnes mobiles, après avoir fait subir des tortures à des vieillards, à des femmes, à des enfants pour leur faire dénoncer les conscrits ? Etc... »
Cettediatribe avait déjà indisposé lagauche. Unautre ultrà, M. Duplessis de Grenedan, ancien magistrat, ancien membre de la Chambre introuvable, et célèbre pour avoir demandé le rétablissement du gibet, profita de l’occasion pour refaire un réquisitoire contre l'Empire et contre ceux qui l'avaient servi.
« Parcourez, dit-il, la liste qu’on vous a servie et qu'on intitule: État des donalaires qui ont droit à l'indemnité fixée par la loi proposée aux chambres. Qu'y trouvez-vous? Tous les généraux de Bonaparte, toute sa maison civile et militaire, ses ministres, ses préfets, ses intendants, ses écuyers, toute sa cour... C’est Lavalette, condamné à mort comme conspirateur, et évadé des prisons après son jugement. Ce sont les deux frères Lallemand, désignés dans l'ordonnance du 24 juillet 1815, immédiatement après Ney et Labédoyère, comme auteurs et fauteurs de la rébellion des Cent-Jours (1). C'est
(3) Voilà l'erreur de la Restauration que je signalais plus