Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

L'INSURRECTION DE LA TRIBUNE 13

Le général Foy s’efforça ensuite d'établir que ni le coup d’État du 18 fructidor, ni celui du 18 brumaire n'avaient été l’œuvre de l’armée ; que la concentration des pouvoirs entre les mains d’un seul homme avait été vue par elle avec plus de déplaisir que par le reste de la nation (1) ; que l’oppression de la France sous le régime impérial ne pouvait être imputée à cette armée employée alors tout entière au dehors ; que, d’ailleurs, à cette époque, partout le pouvoir militaire était subordonné au pouvoir civil. « Cette discussion, dit-il en terminant, ne sera pas sans intérêt pour la France. Si son résultat n’était pas le triomphe de la cause des donataires, elle servirait du moins à montrer à la nation où sont ses ennemis, où sont les ennemis du roi et de la France. »

Gette conclusion fut accueillie par les protestations violentes de la droite : « Vous tenez le langage d’un factieux ! C’est un appel à la révolte, à la guerre civile ! »

La loï, mutilée par de nombreux amendements, fut enfin votée par la Chambre. Elle fut ensuite votée par les Pairs, le 22 juillet, malgré de nouvelles résistances de la droite.

La discussion du budget de la guerre, quelque

(1) Je me permets, sur ce point, de renvoyer le lecteur à mon précédent ouvrage : Les Complots militaires sous le Consulat et l'Empire.