Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

72 LES COMPLOTS MILITAIRES

«On a parlé de la Terreur. Elle pesait sur l’armée comme sur tous ceux qui étaient restés en France, fidèles au sol de la patrie. Elle n'épargnait que ceux qui étaient allés sur la rive droite du Rhin, au milieu des rangs de l'étranger. »

M. de Lafayette, et les députés de la gauche : « Bravo ! bravo ! »

Voix de la droite. — «Le roi y était! »

« Le roi était en France, répliqua le général Foy, et vous avait officiellement sommés d'y rentrer. N’avons-nous pas vu les Custine, les Biron, les Houchard, traînés à l’échafaud? D’autres officiers, dans un rang inférieur, ont eu le même sort, ou bien ont couru les plus grandsdangers. Moi-même, Messieurs, et on peut bien parler de soi dans de pareilles circonstances, j'étais bien jeune alors, je fus arraché de l’avant-garde de l’armée du Nord, où je combattais l’ennemi, pour être jeté dans les cachots de Joseph Lebon, à Cambrai. Sans le 9 thermidor, j'aurais péri comme tant d'illustres victimes. Et savez-vous quel était mon crime? C'était, alors comme aujourd’hui, de ne pas savoir dire mollement ce que je sens avec chaleur, ce que je pense avec énergie. Mon crime, alors comme aujourd’hui, était de poursuivre avec une indignation égale les jacobins de la guillotine et les jacobins de la potence. » (Acclamations et applau-

dissements à gauche.)