Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives
L'INSURRECTION DE LA TRIBUNE “A
quarts des donataires de la première classe n’ont pas un pouce de propriété. Les détracteurs de notre gloire ont beau faire. Qu'ils citent un pays où, après une guerre aussi opiniâtre et aussi Jongue,... avec un maître si indulgent par nature, si corrupteur par calcul, il y ait eu tant de Décius et si peu de Verrès!»
Le général Foy, réfutant ensuite ceux qui reprochaïent à l’armée d’avoir, comme celle de César, servi à l’oppression du pays, demanda si jamais il avait existé une armée plus obéissante aux pouvoirs civils, plus dévouée aux intérêts nationaux et à la patrie.
« Et savez-vous pourquoi? dit-il. C’est que cette armée était citoyenne, et qu'elle ne se formait plus comme autrefois du trop-plein des campagnes et de l’écume des villes. Elle était la fleur de la population, le plus pur sang de la France. Ces hommes, sortis de dessous terre à l’appel dela patrie en danger, bravaient toutes les fatigues, tous les périls. Inaccessibles à la cupidité comme à la crainte, c’était en {chantant qu'ils allaient au combat, à la mort, à une mort trop souvent certaine (1).
(1) A rapprocher du beau couplet de Béranger :
Qui nous rendra, dit cet homme stoïque;
Aux bords du Rhin, à Jemmape, à Fleurus,
Ces paysans, fils de Ja République,
Sur la frontière, à sa voix accourus ?
Pieds nus, sans pain, sourds aux lâches alarmes, Tous à la gloire allaient du même pas...
(Le vieux Sergent.)