Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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et témoignaient une profonde indignation des sentiments qu'on leur prêtait. Il déclara qu'il n’avait pas attenté à la situation des officiers,que la plupart avaient conservé leurs emplois, et que les autres rentreraient successivement dans l’activité. Il dit, en terminant:

« Ne craignez-vous pas qu'on n’interprète vos discours, qu'on ne finisse par soupçonner qu’ils tendent à ébranler la fidélité des troupes ? Un ministre du roi, dont on accuse si hautement les actes, peut, à son tour, accuser l'apparence des intentions. »

A ces attaques contre le drapeau, contre le budget de la guerre, contre les nouvelles institutions militaires, qu'on ajoute, en effet, les allusions significatives aux soulèvements militaires de Naples et du Piémont, les éloges bruyants prodigués aux chefs de l'insurrection espagnole, à l'héroïque Espagne, comme disait Stanislas de Girardin (9 janvier 1821); les paroles comme celles de Lafayette: « Contemplez l'Espagne... Nous avons déjà vu, en 1789, les soldats français s'identifier avec leurs concitoyens. Ici, ce sont les troupes elles-mêmes qui, sans désordre, sans chefs ambitieux, ont les premières demandé la Constitution émanée de la volonté générale du pays. »

On comprendra les insinuations du ministre de la guerre. On comprendra les observations de M. de Serre, rappelant certains discours de la gauche, et y

dénonçant une « provocation manifeste à la révolte,