Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES PREMIERS COMPLOTS 89

Aussi, à la cour prévôtale on substitua un conseil de guerre présidé par Vautré. Ce conseil condamna à mort vingt et un accusés, dont quatorze furent fusillés, le lendemain (10 mai), au bord de l’Isère, sur l'esplanade de la porte de France. Effrayé lui-même de ses rigueurs, le ministère aurait voulu les modérer. Le duc de Richelieu, président du Conseil, et Laïîné, ministre de l’intérieur, poussaient à la clémence. M. Decazes, attaqué par les ultras dans la faveur que lui témoignait Louis XVIII, voulut leur donner des gages. Il sacrifia son honneur à son intérêt, et envoya des ordres impitoyables.

Sept autres accusés, dontl’exécution avait été ajournée, furent fusillés le 15, et parmi eux un garçon de seize ans, le jeune Maurice Miard, de La Mure, sur lequel il fallut tirer trois fois pour l’achever. Le 16, David, ce vieillard énergique, dont les enfants n’étaient pas revenus, et que la cour prévôtale n'avait condamné qu'en sollicitant pour lui la clémence royale, fut envoyé à l’échafaud. Il mourut avec le même courage que ceux qui l’y avaient précédé, en criant comme eux, d'une voix retentissante : Vive la France! Vive l'Empereur !

Didier, qui s'était enfui dans la montagne et qui avait gagné la Savoie, y fut découvert et livré par les autorités sardes. Il comparut devant la cour prévôtale avec beaucoup de dignité et de fermeté, Il re-