Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES PREMIERS COMPLOTS 91

déplorable sollicitude à l’entretenir et à la propager. Sa main n'apparaît pas dans les événements de Grenoble en 1816, mais c'est elle qu’on retrouve dans les affaires de Bordeaux et de Lyon, en 1817.

Le 6 mai 1817, la cour d'assises de la Gironde se réunit en session extraordinaire pour connaître d’un complot ayant pour but de détruire le gouvernement légitime, de changer l’ordre de succession au trône et d’exciter les citoyens à s’armer les uns contre les autres.

L'acte d’accusation du procureur général déclarait qu'il résultait des pièces et de l'instruction « que ces hommes, qui entrevoyaient dans le trouble et le déchirement de leur patrie un moyen d'échapper à la détresse ou à l'obscurité, avaient conçu l’affreux projet de replacer la France sous un joug odieux.

Sur la foi d’un aventurier, sans autre guide qu’une imprévoyance aveugle, sans autre lien de rapproche ment que leur haine commune contre le souverain légitime, ils n’ont pas balancé de ‘s'engager dans ce complot criminel.

C'est à Bordeaux qu'était placé le foyer de la conspiration : c’est dans cette ville que devaient éclater les premiers mouvements. Le plan des conspirateurs était de réunir par une association secrète les mécontents, les ennemis du gouvernement, les partisans de Buonaparte ; de former en diverses autres parties