Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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du royaume des sociétés animées des mêmes sentiments, dont les opérations se combineraient avec celles des conjurés de Bordeaux.

«On devait organiser une armée prête à agir dans l'intérieur, recomposer les autorités civiles et militaires d'hommes dévoués au parti, et rétablir le pouvoir suprême dans les mains de l’usurpateur ou de son fils. » (Moniteur, mai 1817.)

Ce complot était tout bonnement l'ouvrage d’un policier nommé Randon, qui s'était proposé de faire renaître à Bordeaux l’affaire des Patriotes de Paris, mais qui se laissa prendre à son propre piège, et périt avec ses victimes. Juste retour des choses d’icibas. Randon avait servi dans la police de Fouché, avant de passer dans celle de M. Decazes. Il avait accompagné Napoléon à l’île d’Elbe ; puis il avait vécu d’un emploi dans les douanes, trop modeste sans doute pour son ambition, car il le quitta, en août 1816, pour se livrer à ses combinaisons politiques dans le sud-ouest, et principalement dans la Gironde.

Il se donnait pour un ancien mameluk, du nom d'Ali-Bey, prenait le titre de lieutenant de l’empereur, de gouverneur en chef de l’organisation générale, et devant de pareilles inventions on nesait ce qui étonne le plus, de l’aplomb de ces intrigants ou de

l’aveuglement de leurs dupes. Il travaillait à organi-