Les fêtes et les chants de la révolution française

PRÉFACE. XVII

ré musique était done presque constamment associée anifestations de la vie publique; et, ce faisant, per-

aux m | À } À s . songeait qu'elle pût déchoir ni accepter un rôle

sonne n6 indigne d'elle.

D'autre part, au moment où s’ouvrit la Révolution, l'école musicale française entrait dans une période qui devait compter parmi les plus brillantes qu'elle ait parcourues. L'influence généreuse de Gluck avait fait éclore toute une

léiade de jeunes génies qui ne devaient pas tarder à se révéler. Un vieux maître, revivifié par les idées nouvelles, y puisant une ardeur que ses œuvres précédentes étaient join d’avoir révélé au même degré, se mit à leur tête et donna la première impulsion : Gossec. Après lui vinrent les Méhul, les Cherubini, les Lesueur, — dignes héritiers de Gluck et précurseurs de la grande école de 1830, d'autres, dont les vues s’élevaient moins haut, simples adeptes du genre national de l’opéra-comique, mais pleins de jeunesse, de verve, de sang, et d’une incroyable abondance d'idées : Dalayrac, Berton, Devienne, Catel, même le vieux Grétry, qui, sans renier son passé d’ancien régime, veut montrer qu'il est encore capable de faire entendre sa voix dans le tumulte d'à présent, — et cet autre, encore enfant au début, mais dont la renommée grandira dès avant la fin du siècle, Boieldieu, — et ce dernier, ce soldat, cet amateur, qui, sans les événements, fût demeuré à jamais obscur, mais, qui, soulevé par eux, fut un jour l'âme harmonieuse de la nation, Rouget de Lisle.

Ainsi se forma spontanément une véritable école de musique nationale, dont l'influence fut si considérable qu'à de certains égards elle dure encore. A d’autres points de vue il est vrai, bien que les œuvres produites par elle aient excité en leur temps une admiration parfois si vive que les échos qui en sont parvenus nous étonnent, il en est resté peu de chose. Cel oubli est injuste; mais bien des causes l'ont produit. Je voudrais rechercher ces causes, et, dans la mesure du possible, aider à réparer l'injustice.