Les fêtes et les chants de la révolution française
APPENDICE. 295
vues, venaient en distraire ceux qui avaient pensé ne devoir être occupés que de cela.
L'on objectera l’autre article du même compte : 126 fr. 16 pour « gravure el impression de l'Hymne à l'Être suprême par Chénier ». Mais d'abord, constatons de nouveau la minime importance de cette somme. Quand l’Hymne à l'Être suprême fut exécuté en messidor, il fut payé 600 livres pour les seules parties vocales (120), plus 42 fr. 10 pour 25 parties instrumentales : que sont à côté de cela les 126 fr. 46 de prairial ? Puis il n’est resté nulle part trace des « planches gravées et tout ce qui peut rester des exemplaires tirés » dont la commission exécutive exigea la remise « comme ouvrage national exécuté aux frais de la République ». S'il en fut ainsi, c’est qu'il s'agissait d'un travail inachevé : complet, il eût laissé des vestiges, el aurait coûté plus cher.
Donc il résulte de toutes les observations que l’Institut national de musique fit tout le possible pour mener à bien l'exécution du grand chœur, mais que ses efforts se brisèrent devant l'impossibilité provenant du manque de temps et de la confusion générale.
J'espère qu'après tant d'explications minutieuses ceux qui ont, parallèlement à moi, étudié les questions relatives à la fête de l’Être suprème, ne conserveront plus de doutes sur ces diverses particularités, naguère encore controversées. Je veux souhaiter qu'il en soit ainsi, notamment, pour M. J. Guillaume qui, au cours de ses recherches documentaires d’un si haut intérêt avait été amené d’abord à croire que, si le grand chœur ne fut pas exécuté le 20 prairial, c'est pour la seule raison que Robespierre voulut que l’'Hymne à l'Étre suprême fût chanté par le peuple, et que la première composition de Gossec, étant d'un style qui ne permettait pas cette interprétation, disparut de ce seul fait. Je pense avoir montré que les raisons de cette élimination furent tout autres. L'ordre de faire chanter un hymne par le peuple aux Tuileries n'avait aucunement pour conséquence la non-exécution, au Champ de Mars, par le corps de musique, d’un autre hymne, d'un style tout différent : si l'exécution de celui-ci eut à subir