Les fêtes et les chants de la révolution française
APPENDICE. 315
buer aux auditeurs, — et nous connaissons assez les tendances de celui qu'on pourrait nommer « le père de la musique à programme » pour être assurés qu'il a souhaité qu'il fût communiqué au public, et que ce fut un méchant tour que Sarrette lui joua en négligeant de le faire imprimer, après l'avoir promis. Il est également vrai que le Chant national du 14 juillet 1800 de Méhul fut gravé aux frais de l’État, et que le Chant du 1° vendémiaire de Lesueur re le fut pas, et cette différence s'explique encore comme étant l'effet des mauvaises intentions de Sarrette.
Le résullat de ces menées fut que l’on a tenu longtemps pour perdue la musique du Chant du 1° vendémiaire. Elle ne l’est pourtant pas complètement. J'en ai, par bonheur, retrouvé moi-même le matériel qui servit pour l'exécution au jour de la fête : il était resté parmi les paquets de parties séparées d'œuvres exécutées aux fêtes nationales que garde la bibliothèque du Conservatoire. C'en est le plus volumineux. Il est pourtant encore incomplet : certains morceaux ont disparu complètement et d'autres fragmentairement; le matériel d'orchestre surtout a subi des pertes sensibles; par contre le matériel vocal est resté presque intact, et permet de reconstituer certains chœurs sans lacunes. J’ai, à la suite de cette découverte, en 1894 (Ménestrel du 2 septembre) donné la première analyse critique qui ait été faite de l'œuvre de Lesueur, laquelle est la dernière écrite pour célébrer les grands anniversaires révolutionnaires, et la plus considérable de toute cette production.
Sur le Te Deum de Paisiello et le Domine salvum de Méhul pour la fêle du Concordat :
La bibliothèque du Conservatoire possède une partition manuscrite de ces deux œuvres, en très grand format.
Sur l'exéculion du Chant du départ au camp de Boulogne, voir l'étude de P. HÉDOUIN sur Gossec, dans la Mosaïque, p. 30.