Les fêtes et les chants de la révolution française

8 FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

général, s'est chargé de ces musiciens, qu'il les a fait servir partout où il a été nécessaire, qu'il les a soldés, habillés et entretenus d'instruments », arrêta qu'il serait remboursé de ses dépenses, et que des mesures seraient prises pour l'entretien futur de la musique de la garde nationale (4 mai 1790). C’était un premier pas vers une organisation définitive : pourtant, toutes les difficultés n'étaient pas encore franchies. En janvier 1792, la réforme de la garde nationale, supprimant les compagnies soldées, mit de nouveau en péril l’existence du corps de musique. Mais Sarrette, loin d’être abattu par ce contretemps, sut en tirer parli avec son habituel esprit d'entregent : il proposa la création d’une école, dont les professeurs seraient ses musiciens mêmes; maîtres et élèves feraient ensemble le service de la garde nationale et des fêtes publiques. Le Conseil général de la Commune acquiesça, et, par un arrêlé du 9 juin 1792, signé Pétion, décida la création de l’« École gratuite de musique de la garde nationale parisienne ». Dix-huit mois après, la Convention, l’adoptant à son tour avec le titre d'Institut national de musique, en faisait un établissement d'État, définitivement consacré, en 1795, sous le nom de Conservatoire.

Ce groupe d'artistes va se trouver intimement associé aux manifestations extérieures et aux fêtes de l'époque révolutionnaire. Il eut la bonne fortune d’être bien guidé dans tous les sens, car, aux côtés de l’administrateur intelligent qui assura son existence matérielle, il trouva à la tête du service technique, et cela dès les premiers jours, l’homme le mieux fait pour le conduire à la vie de l’art. Sans aller jusqu'à prétendre que Sarrette a usurpé sa renommée de fondateur du Conservatoire, nous pouvons assurer qu'en bonne justice il-doit tout au moins en parlager la gloire avec celui