Les fêtes et les chants de la révolution française

10 FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

pour le concert et pour la chambre, oratorios, musique d'église, œuvres où, sous une inspiration un peu sèche, l'ampleur des lignes va parfois jusqu'à évoquer le souvenir de Hændel. Il s’essaya au théâtre, avec de médiocres succès. Mais surtout, il fut l'homme utile, dont le conseil était toujours écouté, et dont on prenait volontiers les directions. Il fonda le Concert des Amateurs, une des meilleures institutions musicales qu'il y ait eues à Paris au xvin° siècle, fut quelque temps le chef du Concert spirituel, et participa au gouvernement musical de l'Opéra. Mozart l’appelait son « très bon ami »:; Gluck lui confiait le soin de faire à ses partitions les retouches et additions nécessaires.

Une des grandes tâches qu'il entreprit fut d'organiser l « École royale de chant et de déclamation », institution absolument nouvelle en France, fondée par Louis XVI en 1784, et dont la direction lui fut confiée dès le début. Devant, un peu plus tard, présider de même aux destinés de l’école instrumentale due à l'initiative toute républicaine de Sarrette, il se trouva, des deux côtés, à la tête des écoles de musique dont la réunion devait former l'institution complète et durable du Conservatoire.

Comment Sarrette et lui furent mis en contact, voilà ce que nous ignorons. Il y a des attractions naturelles : Sarrette et Gossec devaient se rejoindre; ils étaient nécessaires l’un à l’autre. Leur rencontre, en effet, fut immédiate : dès les premiers jours, nous voyons Gossec; pourtant étranger aux corps de musique des gardes françaises, commander à celui de la garde nationale. Ses états de service le signalent comme y ayant eu le grade de lieutenant maître de musique à la date du 15 novembre 1790; mais d'autres témoignages nous apprennent qu'il en avait pris la direction bien plus