Les fêtes et les chants de la révolution française

QUATRE-VINGT-NEUF. 44

fot encore : nous allons voir bientôt que, dès septembre 1789, dans une occasion solennelle, il lui fil exéeuter ses symphonies militaires.

Le choix de Gossec comme directeur de la musique des premières fètes nationales semble, en vérité, avoir été L'effet d'une sorte de divination. Tout était à créer, — et d'abord un répertoire. Gossec serait-il de taille à assumer un pareil travail? Il n’était pas loin de la soixantaine, ct, depuis plusieurs années, semblait presque avoir renoncé à la composition. Cependant il se Jivra corps et âme : pendant trois ans et plus, il subvint, presque seul, à toutes les nécessités musicales des cérémonies publiques, improvisant, et souvent au dernier moment, soit des morceaux instrumentaux, soit des chants, des chœurs, des hymnes pour les fêtes. Assurément tout n'y est pas chef-d'œuvre; mais plusieurs des pages écrites ainsi sous une inspiration immédiate sont de beaucoup supérieures à tout ce qu'il avait produit antérieurement. Le Gossec révolutionpaire surpasse grandement celui de l’ancien régime. Il tient plus qu'il n'avait promis. Un souffle nouveau l'a pénétré : ilen est revivifié, rajeuni.

Plus tard, quand l'institution fut prospère, d’autres vinrent lui apporter le concours de plus jeunes activités. Ce furent tour à tour Méhul, le maître admirable qui, entre Rameau et Berlioz, a tenu le plus haut le drapeau du grand art français ; Lesueur, génie hardi, bien digne d'avoir montré la voie à des disciples qui sont sa gloire; Cherubini, l'artiste probe el grave qu'admirait Becthoven; Dalayrac, musicien du cœur; Berton, esprit fin, et divers autres, moins re qu'on vit à côté d'eux participer aux travaux naissante.

Pour tous ceux-ci, ce n’est qu'après plusi