Les filles de Louis XV : d'après des documens inédits et de nouvelles publications
LÉS FILLES DE LOUIS XV. 783 vous imagineréz disémént et que la püdeur d'une fille bien élevée em péché de dire, puis le jeta sur lés oréillés dé son chéval, lequel cheval, trouvant cétte aigrette trop: inéômmode, d'un! coup de tête fit tomber le pauvre M. Guadéuchon sur le vente par térré én syncope. Cependant depuis il s’ést marié et à êu, je ne sais commént, vingt-trois enfans : di£ males, huit femelles et cinq, été. C'étaieñt mes cousins germiains. Ayant fort méconténté létr pèré par leur mauvaise conduite, il lés a déshérités ét à fait un! téstament en ma faveur, par léduiel il m'a laissé tout son Hién montant à 300,000 livres de rente. Tous ces enfans m'ont fait un procès pour avoir leuf Bien, mais ils oût perdu à force de peiñes et dé soins dé la part dé M. de Kälikco, mon beau-frèré. Ce sont lès cinq petits derniers qui étaient les plus aiéres, attant qué je puis n'en ressouvénir: IIS S’äppelaient des noms de terre : Herma, Herfroy, Herdi, Hérie et lé cinquième Hermäherfroyherdiherte:
«Maïs voilà assez vous parler dé mes affairés; je pourrais à la longue vous érinuyer, Il né me resté plus qu'à vous prier dé vouloir bien recevoir imés excuses ét im’aécürder le pardon que jé müfite par d'aussi bôrinés raisons:
« Adieu, mon cœur, Ma paresse ne m’empêche pas dé vous aimer de tbütinon cœur, Eñ vérité, si vous ne le crüyez pas, Vous ne mme rendez pas de justice. Je vous embrasse dé toût mon cœur. Manié-ADÉLAÏDE, 5
On connaît le goût des vicilles filles pour les expressions d'une cértaine crudité qui brûlent les lèvrés, font rougir; elles leur trouvent une saveur et corne un avant-poût du fruit défendu. Bien que ce franc-parler fût moins choquant alors qu'aujourd'hui, surtout chez des princesses, le comte de Mercy-Argenteau ne laisse pas d'en écrire à Marie-Thérèse : « Mesdames sé permettent souvent des propos pour le moins indiscrets, quelquefois même trop gais. » La jeune dauphine, Marie-Antoinette, alors à la cour de France, s'y livrait, les répétait : on voit d'ici la naïve ipudeur de cette petite Autrichienne, d’ailleurs si chaste.
C'est à cetle époque, en 1770, que Madame Louise entra at mo nastère des carmélites de Saint-Denis. Un matin d'avril, elle monta en carrosse avec une damé d'honneur et un écuyer, et dit : À SaintDenis. Elle portait une robe de soïe unie sous un grand mantelet noir, et était coiffée d’un bonnet haut orné d’une fontange rose. À Saint-Denis, elle dit : Aux Garmélites. La grille du cloître s’ouvrit; la princesse disparut. Bientôt elle manda au tour la princesse de Ghistel et M. d'Haranguier de Quincerot pour leur montrer le consentement et l'ordre du roi. Gette aventure avait été conduite avec tant d’habileté et de mystère que personne ni à la cour ni à la ville n’en avait rien su. Le roi, l’archevêque de Paris, le confesseur de Madame Louise et le supérieur des carmélites de Saint-Denis