Les hommes de la Révolution

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son fils, Louis XIII, vengeant son père par un parricide en la laissant mourir de faim: et, de nos jours, ces morts de la reine, du dauphin, de la dauphine, qui rendirent Choiseul et Louis XV si odieux. Comment pourrais-je mieux terminer ce chapitre aï:2 par ces mots touchants qu’adres-Sait à <=1 instituteur, après la lecture de l'Histoire de France, le dauphin que nous venons de perdre: «Père Corbin, dans tous ces rois, je n’en vois aucun de bon?»

Mais ce qui, plus encore que ses attaques, produisit une vive impression sur les esprits, c'est le dernier chapitre où Camille examine quelle est la constitution qui convient le mieux à la France, et où, déjà, il s'affirme républicain sans prononcer encore le mot. « Le gouvernement populaire, écrit-il, le seul qui convienne à des hommes, est encore le plus sage. » Plus tard, Camille rappellera ses premières déclarations : « Nous n'étions, peut-être pas, dira-t-il, à Paris, dix républicains, le 12 juillet 1780.»

Quelle était cependant la situation de Camille? Nous avons vu, dans une lettre à son père, qu’elle était plutôt précaire. Pour l'instant, il passe ses journées chez Mirabeau pour lequel il a conçu une admiration enthousiaste et que bientôt il va renier.

Dans sa correspondance avec son père, on peut le suivre presque au jour le jour. C’est toujours la gêne et les soucis de la vie à assurer. Quelque succès qu'ait eu sa première publication, elle ne l’a pas sorti d’embarras. Il écrit:

« Il m'a été plus facile de faire uné Révolution,