Les hommes de la Révolution

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périr les preuves de la conspiration tramée contre: vous Puisque la trahison est avérée, pourquoi s'enquérir si peu des traîtres?… Nous tenons Besenval, d'Esprémesnil, Maury, le duc de Guiche, tant mieux s'ils se trouvent innocents! Mais je n'aime point qu'on ait relâché Cazalès… (1}»

Elle disait également:

« Pourquoi a-t-on relâché ce marquis de Lambert? Il pleurait, et j'entendis un jeune homme lui dire: « Misérable, il fallait pleurer quand tu reçus l’ordre horrible d'égorger tout un peuple, s'il persistait à réclamer ses droits. Lâche, tu étais prêt à massacrer des femmes, des enfants, des vieillards; tu étais général d'une armée de bourreaux, et ne sais pas mourir! Tu n'échapperas: point à la Lanterne. Il m'a pourtant échappé.

« Pourquoi relâcher encore l'abbé de Calonne. le duc de la Vauguyon, et tant d’autres?»

Camille, cependant, n'était que médiocrement satisfait de sa Lanterne et il éleva des doutes au. sujet de cette publication qu'il n'osa point signer. Il écrivait à son père:

« L'ouvrage de la Lanterne ne vaut pas l’autre,. et m'aurait fait déchoir dans l'opinion, si jy avais mis mon nom. Cependant, j'en ai entendu. dire du bien, et si le libraire ne me trompe pas, personne n'en a dit du mal.»

Personne n’en dit du mal, en effet, mais comme nous le déclarons plus haut, elle eonsolida la ré-

(1) Nous avons essayé, dans un précédent volume, de disculper Marat, autrement violent. On voit que Camille Desmoulins qui devait plus tard prêcher la.

clémence, ne lui cédait en rien comme menaces ef excitations, C'était le langage du temps.