Les hommes de la Révolution

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contre lui et contre Danton. Fréron, passant sur le Pont-Neuf, est reconnu comme un ami de Desmoulins et foulé aux pieds. Prudhomme raconte qu’on le prit pour Camille et qu'on manqua l'assassiner. On perquisitionne aux évolutions de France et le secrétaire de Camille, Roch Marcandier, est malmené (1). Cela n'avait nullement empêché Camille de reparaître, le même soir, aux Jacobins et de tonner contre Lafayette et Bailly qu'il appela « deux archi-tartuffes du cicivisme. » Il dut cependant se mettre en sûreté chez un parent (2).

La stupeur et la terreur, du reste, étaient générales. Lé journal, de Camille cessa de paraître (3). Dans le dernier numéro, il envoyait sa démission de journaliste à Lafayette «phémx des alguazils majors. » Il ajoutait: «Il m'en coûte de quitter la plume.»

Il regrettera, en: effet, son journal. Deux mois après, il écrit à son père: «Mon journal était une puissance.» Mais cela ne l'empêche aucunement de se mêler des affaires publiques, Il demande, le Oo septembre 1791, à l’Assemblée na-

(1) Ce Roch Marcandier écrivit plus tard un livre infâme sur les révolutionnaires: l'Histoire des Hommes de proie. Ce jour-là, il résista et tira un pistolet, mais ses agresseurs eurent le dessus et l’entrainèrent: il était en lambeaux. Il fut plus tard guillotiné.

(2) Danton s'était déjà réfugié à Fontenay-sous-Bois, chez son beau-père, Il faut reconnaître que Camille et Marat furent parmi ceux qui montrèrent le plus de courage.

(8) Quelques numéros. parurent encore, mais ils: n’étalent point de Camille.