Les hommes de la Révolution

tionale, s’il conserve ou non son titre d’électeur et ses fonctions, et l’Assemblée passe à l’ordre du jour. Puis, il est nommé secrétaire de la société des Amis de la Constitution et prononce un discours aux Jacobins. Enfin, en août 1702, il lancera avec Fréron un nouveau journal, la Tribune des Patriotes qui ne réussira point (tr).

Entre temps, Desmoulins avait repris sa profession d'avocat. Il subit quelques pertes d'argent. Cela l’amena à commettre une faute que Brissot, dans le Patriote Français, jugéa avec une certaine sévérité, et sur laquelle il convient de s'arrêter un instant. Cette querelle, toute personnelle, dès le début, entre Camille Desmoulins et Brissot, devait avant peu se généraliser entre deux partis. Déjà les Girondins, et les Montagnards commençaient à se mesurer. Guadet attaquait Robespierre. Le célèbre pamphlet de Desmoulins, Brissot démasqué, donna le signal de sérieuses hostilités.

Voyons la faute de Desmoulins. Une du Beffroy et un sieur Dithurbide venaient d’être condamnés à plusieurs mois de prison, comme tenanciers d’une maison de jeux, passage Radziwil, Camille prit leur défense. Une consultation, signée de lui, fut affichée sur les murs, selon l'usage de l’époque. Le lendemain, le Patriote Français publiait un article violent dans lequel on accusait

(1) Pour ce journal, Camille et Fréron firent appel à Marat. Mais l'Ami du Peuple, se souvenant sans doute des moqueries du premier, répondit par ce vers: «L'aigle va toujours seul, et le dindon fait troupe.» La Tribune des Patriotes eut cinq numéros.