Les hommes de la Révolution
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Subitement la correspondance dut s'arrêter. Les détenus furent dirigés sur Paris, le 24 fructidor an IV (12 septembre 1795). Puis, le 4 brumaire, une amnistie générale était prononcée par la Convention. Babeuf fut remis en liberté et avec lui Germain et ses co-détenus. Ils devaient se retrouver à Vendôme.
Libre de nouveau, Babeuf s'’empressa de reprendre la publication du Tribun du Peuple. La lutte recommença. Mais cette fois, Babeuf n’attaquait plus la faction robespierriste. Au contraire, il nouait des relations avec les survivants de ce parti. Et il s’écriait: ;
« Urne de Robespierre, cendres chéries! Ranimez-vous et daignez confondre les plats diffamateurs! Mais non, méprisez-les, demeurez paisibles, restes précieux! Tout le peuple français dont vous avez voulu le bonheur et pour lequel votre seul génie avait fait plus que personne, tout le peuple français se lève pour vous venger.»
On voit quel revirement s'était fait dans l’esprit de Babeuf. Le sentimental qui était en lui et qui lui dictait des pages terribles sur les atro-
ciété. Il faut bien voir que, communiste d'aspiration, il n’était dans l’action, quoiqu’on ait dit, qu'un simple républicain de 1793. Il l'avoue lorsqu'il déclare: « Nous n'avons pas la baguette merveilleuse qui serait nécessaire pour faire d'un côté la poussière du passé, et de l’autre surgir de terre tout ce que réclame et comporte l'établissement d'une société d’égaux. »