Les hommes de la Révolution
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cités révolutionnaires allait s’effacer devant l’homme politique, prêt, par tous les moyens, à assurer le triomphe de ses conceptions.
Parmi les hommes avec qui il venait d’entrer en relations et avec lesquels il allait conspirer pour le bonheur commun, il y en avait d’énergiques et d'audacieux qui avaient joué un rôle durant toute la tourmente révolutionnaire; il y avait Antonelle; Duplay le menuisier; Buonarroti; Amar; Darthé; Drouet, les uns étaient des hébertistes échappés à la haine de Robespierre ; les autres étaient des robespierristes échappés à la rancune des gens de thermidor. Tout ce monde-là allait se trouver réuni pour essayer de renouer la tradition de 93 et de sauver la Révolution, mise à mal par les Tallien, les Fréron, les Legendre et autres écumeurs démagogues.
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Le plus ardent d’entre ces conspirateurs était Buonarroti.
Filippo-Michèle Buonarroti était de la famille de Michel-Ange. Il était né à Pise le 11 novembre 1761. Dès sa jeunesse, il se distingua par ses talents et son érudition littéraires qui le firent prendre en amitié par le grand duc de Toscane, Léopold Ier, Mais la Révolution éclata en France. Buonarroti se fit le propagateur des idées républicaines en Italie et se brouilla avec Léopold: il s'enfuit et se réfugia en Corse. Là, il fonda un journal: l’Amico della liberta italiana. Bientôt il suivait Saliceti, élu à la Convention, à Paris. Il se fit recevoir aux Jacobins. Son influence sur