Les hommes de la Révolution
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les révolutionnaires fut considérable. Le 21 mai 1793, un décret de la Convention le déclarait Français. Peu après, on l’envoyait en Corse avec des pouvoirs extraordinaires. De là il se rendit à Lyon. Chalier venait d'être assassiné. Buonarroti fut emprisonné ; il s'enfuit et on le retrouve à Nice, puis au siège de Toulon où, par son seul ascendant moral, il fait rentrer les forçats dans le bagne d’où ils s'étaient évadés. Au 9 thermidor, il est arrêté à Nice et reste en prison jusqu'au 11 octobre 1795. Enfin il se lie avec Babeuf et entre dans la conspiration. Il était, à ce moment, président de la Société du Panthéon.
Buonarroti était un admirateur de Robespierre et toute sa vie, il devait demeurer fidèle à sa mémoire (1).
(1) Après sa condamnation, Buonarroti fut enfermé au fort de Cherbourg, puis transporté à l’île d'Oléron. Il refusa les offres de Bonaparte qu’il avait connu en Corse et à Toulon et qui voulait lui donner un poste important. Il continua de conspirer. On le vit à Grenoble en 1806 où il échoua. Banni, il se réfugia à Genève. Là, il vivait en copiant de la musique comme jadis Rousseau. Chassé de Suisse, il passa en Belgique, Enfin, en 1830, il revint en France où il fut obligé encore de se cacher,
‘Toute sa vie, il ne cessa d'entretenir des relations avec les carbonari dont il était l'un des chefs. Il servait de lien entre les ventes françaises et les ventes italiennes. En 1830, les républicains le cônsultaient et l'entouraient de leur sympathie et de leur respect. Il était le dernier survivant de l’époque héroïque.
Buonarroti mourut à Paris le 17 septembre 1837 après avoir mis son existence au service des idées révolutionnaires. Il était pauvre. Il avait refusé toutes les offres et tous les secours. On trouve peu. de type, de républicain de ce genre, même à l’époque de la