Les hommes de la Révolution

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fut un jour sur les événements duquel il faut peut-être laisser un voile; je sais que le peuple, terrible dans sa vengeance, y porte encore une sorte de justice. Il ne prend pas pour victime ce qui se présente à sa fureur, il la dirige sur ceux qu'il croit avoir été longtemps épargnés par le glaive de la loi et que le péril des circonstances lui persuade devoir être immolés sans délai.» (Moniteur, 6 septembre.)

Et Vergniaud, le 25 septembre, à la tribune:

« Que le peuple lassé d’une longue suite de trahisons se soit enfin levé, qu'il ait tiré de ses ennemis Connus une vengeance éclatante, je ne vois là qu’une résistance à l'oppression. Et s’il se livre à quelques excès outrepassant les lois de la justice, je n'y vois que les crimes de ceux qui l'ont provoqué par leurs trahisons. »

Danton répondait à Prud’homme qui l’interrogeait: « La colère du peuple est à son comble. II y aurait du danger à l'arrêter. Sa première fureur assouvie, on pourra lui faire entendre raïson.» On le voit; c'était bien le peuple qui se levait et se vengeait. Ce n'étaient pas, comme on l'a assuré depuis, des brigands ivres de vin et de sang auxquels on donnait à boire et on distribuait de l'argent. Qui dit cela, du reste ? Ceux qui, justement, pendant qu'on tuait d'un bout de Paris à l’autre, après n'avoir rien fait pour empêcher les colères d’éclater, se cachaïient et se taisaient, attendant que l'orage soit passé.

Quant à ceux qui, comme Marat, voy