Les hommes de la Révolution

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part de responsabilité, ceux-là on en fera les boucs émissaires de la Révolution et on ne leur tiendra pas compte de leur courage et de leur sincéTILL (L)

Mais le reproche qu'on adressera surtout à Marat, c'est d'avoir, au lendemain des journées de septembre, envoyé aux départements la fameuse circulaire où il leur enjoint d'imiter Paris. Michelet prétend que Marat, de son autorité privée, y mit la signature de ses collègues. On sait aujourd'hui que chacun d'eux signa en toute connaissance de cause. Mais quelle était donc cette terrible circulaire? En voici un passage:

« Sans doute, la nation entière, après la longue suite de trahisons qui l'a conduite sur les bords de l’abime, s’empressera d'adopter ce moyen si nécessaire de salut public et tous les Français

(1) « Quel est le devoir du peuple? Le dernier parti qu'il ait à prendre, le plus sûr et le plus sage est de se rendre en armes à l'Abbaye et d’en arracher les traîtres, particulièrement les officiers et leurs complices et de les passer au fil de l'épée. C'est une folie de vouloir faire leur procès! Il est tout fait; vous les avez pris les armes à la main contre la patrie, vous avez massacré les soldats; pourquoi épargneriez-vous leurs officiers, comparablement plus coupables? La sottise est d’avoir écouté les endormeurs, qui ont conseillé d’en faire des prisonniers de guerre. Ce sont des traîtres qu'il fallait immoler sur le champs, car ils ne pouvaient jamais être considérés sous un autre point de vue.» (L'Ami du Peuple, n° 680.)

De même, le Comité de surveillance, dès que les événements éclatèrent adressa aux prisons cette circulaire: « Au nom du peuple, camarades, ii vous est enjoint de juger tous les prisonniers de l'Abbaye. Signé: Panis Sergent, à l'Hôtel de Ville, 2 septembre.