Les hommes de la Révolution

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fluence grandira. Il a l'oreille du peuple. Rien qu’à l'annonce de son nom, ses ennemis sont tremblants. Dumouriez, de retour à Paris, était un des héros du moment. Un soir, chez Talma, il y avait grande fête. Le général était entouré d’adorateurs et de femmes charmantes. On était tout à la joie et aux douceurs du triomphe. Soudain, un nom circule: Marat. C'était l'Ami du Peuple, suivi de Bentabole et de Montaud, qui venait réclamer des explications au sujet des deux régiments de Mauconseil et «le Républicain», punis par Dumouriez pour avoir mis à mort des émigrés. Marat s’adressa directement au général imterdit :

— C'est vous qui êtes Dumouriez? C'est à vous que j'ai affaire.

On prétend que Dumouriez tourna ee talons avec insolence. La vérité, c’est que, malgré son intrépidité, il n’était pas rassuré. Marat se dirigea ensuite vers la sortie et passant au milieu des soldats, sabre nu et menaçant, il leur dit: « Votre maître redoute plus le bout de la plume que je ne crains la pointe de vos sabres (1).»

Le lendemain, Marat accusait Dumouriez à la tribune. Les Girondins hurlèrent. On l’insulta et on le frappa Le citoyen Rouyer, que Marat appela un spadassin, le menaça de mort. Vains ef-

(1\ L'entrevue entre ces deux hommes dut être pathétique. Après le départ de Marat, on affecta de rire. La Dugazon prit des cassolettes et brüla du parfum sur le passage de l’Ami du Peuple. Mais la terreur était parmi les invités. La fête se termina dans la tristesse. ”