Les hommes de la Révolution

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table qu'à lui seul. Le discours qu'il prononça confondit ses ennemis. Ce n'était point là le langage d'un homme sanguinaire qu'on se plaisait à représenter comme altéré de sang. Les mesures qu'il préconisait, son idée d’un tyran populaire étaient certes discutables, mais il faut songer que par la suite, le Comité de salut public et le régime de la Terreur lui donnèrent pleinement raison.

Vergniaud lui succéda à la tribune et prit un air dégoûté. Il s’excusa de remplacer un homme tout chargé de décrets de prise de corps. C'était rappeler un des plus beaux titres de gloire de Marat. Panis et Talien protestèrent.

Boileau demanda que le monstre fut décrété d'accusation. L'Assemblée applaudit. Des cris s’élevèrent: À l'Abbaye.

Mais cette violence même, cet acharnement contre un homme finirent par fatiguer l’Assemblée. On sait que Marat, le pistolet à la main, menaça de se faire sauter la cervelle. Les tribunes applaudirent. L'Assemblée passa à l’ordre du jour (25 septembre 1892). =

Cependant ïes ennemis de Marat ne désarmèrent point. Chaque fois que l’'Ami du Peuple montait à la tribune, il était accompagné de cris et de vociférations. La Gironde, qui avait lâchement laissé s'accomplir septembre, l’accusait d'en être l’auteur responsable. À chaque séance, quelqu'un demandait la mise en accusation de Marat. On le sifflait, on affectait le dégoût ou le mépris; on riait. Lui, très calme et très sûr de lui, tenait tête à tous les orages.

Mais plus on attaquera Marat, plus son in-